Parmi tous les randonneurs du mardi, 5 dont 2 Michel, ont choisi la pointe de Miribel et une seule voiture suffit pour nous conduire au grand parking du foyer de ski de fond de Plaine-joux à Bogève. Nous sommes sur les contreforts ouest du Chablais.
Le soleil est au rendez-vous et il fait déjà chaud. Afin de profiter de l’ombre à la montée, nous ferons la boucle en sens horaire. Nous empruntons la route d’Ajon sur quelques mètres puis sur la gauche nous trouvons le sentier qui descend vers le hameau de la Fully, pour remonter alors jusqu’à la route que nous suivons jusqu’au Replan.
Après une petite pause au croisement des sentiers menant vers Villard ou Combasseran, l’ascension peut commencer : dans la forêt d’abord sur les cent premiers mètres puis à découvert dans les alpages au-dessus de la vallée verte. Entre la Tête des Cudres et Le Martinet, on aperçoit déjà le Léman et la montagne d’Hirmentaz. Dans les prés les gentianes épargnées par les génisses forment un très beau décor vert et or.
Au panneau « Sous Miribel » Les trois croix du sommet nous surplombent. Nous prenons le sentier de traverse pour rejoindre le chemin de croix et prendre connaissance de son histoire :
« En 1774, la Pointe de Miribel reçu une croix de chêne. Dès lors, on venait en pèlerinage de toutes les paroisses voisines. A la révolution, cette croix fût abattue. C'est au lendemain de la grande terreur que germa l'idée de construire un calvaire. Cette idée se concrétisa l'année 1804 grâce à la présence d'un tailleur de pierre du pays : Joseph-Marie Félisaz surnommé « Miton » habitant du hameau du Bourgeau à Villard. C'est donc pendant l'été 1804 que Miton avec l'aide de quelques villageois travailla avec patience et dévouement afin de réaliser ces 17 colonnes de styles différents et taillées dans un marbre rouge de grain grossier extrait de la montagne de Miribel. Chaque colonne composant le calvaire de Miribel est surmontée d'une croix de fer. A la pointe, une statue de la vierge Marie viendra quelques années plus tard compléter le calvaire.
Pour tout salaire le Miton demanda que lui soient portés ses repas. Le ravitaillement fut assuré par les bergères d'Ajonc et de la Chapelle, ce qui donna naissance à l'idylle contée par l'abbé Mouthon dans "le calvaire de Miribel".
Mais l'usure du temps et les intempéries ont endommagé notre calvaire. De tout temps, les Villardans se sont succédés le long du sentier, la boille d'eau dans le dos et le sac de ciment sur l'épaule pour aller consolider les colonnes.
Plus récemment, le calvaire a été restauré par un sculpteur bénévole et passionné, Georges Lavaste, habitant d'Habère-Lullin. La croix numéro 14 a été entièrement refaite en 1997 et les croix 5, 7, 8 et 10 ont été réparées en 2003 et 2004. Une association, qui a vu le jour en 2003, « Les Amis de Miribel », se charge chaque année de l’entretien du site. » (source diocèse d’Annecy)
Nous suivons les 17 croix, et parvenons au sommet par quelques marches taillées dans la roche. Miribel, en toponomie signifie « belle vue » : en effet, panorama à 360 degrés sur la chaine des Alpes, du Léman au Mont Blanc et des Aravis au Jura, la table d’Orientation un peu en contrebas nous permet de repérer quelques sommets familiers : Cornettes de Bise, Pointe de Chalune, Roc d’Enfer, Pointe percée, Roche Parnal, Tournette, Parmelan…
Quelques rochers nous accueillent pour le piquenique avec un peu d’avance sur l’horaire habituel. Quelques familles avec enfants montent depuis le hameau d’Ajon lorsque nous prenons le chemin du retour. Nous choisissons le sentier direct dans la pente qui s’adoucit plus bas et rejoint la piste que nous suivons jusqu’à l’intersection du chemin de la Tornerie. Sur ce beau plateau, nous découvrons quelques œuvres originales sculptées sur des rochers à l’écart du chemin. Nous traversons le hameau de la Tornerie, passons celui des Granges, encore quelques croix et atteignons le parking par un sentier à travers champs.
Données du jour : D+ 450m, 8km, 3h30 IBP 57 T2 R2
Le café du Centre à Viuz-en-Sallaz nous accueille pour le verre de l’amitié offert par Michel C que je remercie aussi pour ses photos ainsi que Micheline, sans oublier Evelyne et Michel L pour leur agréable compagnie.
Amicalement.
Brigitte