Une toute nouvelle rando pour notre club, proposée par Corinne habitant Alex. C’est donc d'' Alex, du parking tout nouvellement installé à l’intersection des RD 16 et RD 909, au rond-point du Reblochon, (signalé par une barrière en hauteur) , que démarre notre parcours sur la rive gauche du Fier, le sentier est balisé « Porte d’Alex - Le Vernay ».
Le ciel menaçant a découragé quelques participants, mais nous sommes 14 (1H et 13F) à braver une petite pluie et à nous lancer sur ce parcours situé dans la forêt alluviale (ou « ripisylve ») qui borde la Plaine du Fier, c’est à dire la zone de 240 ha, située entre Morette et le Pont de Dingy-St-Clair, d’une longueur d’environ 7 km pour 500 m de large en moyenne.
Au nord, le Parmelan et sa « tête ronde » nous dominent.
Il y a bien longtemps, un glacier trouvait là, remplacé quelques siècles plus tard par un lac. Dès la préhistoire, des hommes se sont installés dans cette zone bien pourvue en eau,
C’est cette richesse géologique qui a généré la zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) qui s’offre à nous.
En effet, ce parcours encore méconnu des promeneurs est riche de 500 espèces végétales, une soixantaine d’oiseaux différents s’y retrouvent, en compagnie de nombreux insectes et batraciens. De célèbres écrevisses à pattes blanches y subsisteraient encore.
Seuls les pêcheurs de truite fréquentent assidûment cet endroit, et depuis longtemps : Après la 2ème guerre mondiale, Winston CHURCHILL y serait venu à plusieurs occasions pour s’adonner à sa passion de la pêche à la truite… ce parcours fut sans doute connu par Jean Jacques Rousseau qui rejoignit Thones le long du Fier selon ses Confessions et sa description de l’épisode des Cerises.
Au début du parcours, nous remarquons les traces de divers épis en enrochements construits à la fin des années 70 pour supporter les axes routiers situés de chaque côté du Fier, essentiels pour assurer la liaison entre la vallée de Thônes et le bassin annécien. Il faut avoir en tête qu’à partir des années 60 et jusqu’en 1973, le Fier était largement exploité par des carriers pour approvisionner en matériaux de construction l’ensemble de la région d’Annecy, alors en forte expansion en termes de construction. Le balisage « Les Iles » marque l’une de ces zones d’extraction fluviale.
La concurrence était alors rude entre les « écologistes » côté annécien, et les « laborieux » côté Thônes, qui n’avaient pas la même vision de l’exploitation de ce bassin alluvial. Les autorités étatiques ont alors tranché le différend et l’acquisition des berges du Fier par le Conseil Départemental a commencé, afin de préserver au maximum le lit majeur du Fier.
De nombreux travaux ont alors été entrepris pour maintenir le Fier dans un lit bien tracé et limiter l’érosion de ses berges et garantir la sécurité des randonneurs. Une plateforme herbeuse a remplacé l'emplacement des stocks de graviers.
Nous poursuivons notre parcours par une zone humide, aujourd’hui aménagée grâce à de petits passages en bois, nous évitons de nous mouiller les pieds et observons des grands pétasites qui sont bien à leur aise, les racines dans l’eau. Les « julienne des dames » et les cerfeuils sauvages résistent parmi d’autres espèces de fleurs plus timides.
Arrivés au lieu « Seuil du Pêcheur », également bien balisé, nous observons les nouveaux aménagements gérés par le Département qui ont pour but de rendre une certaine liberté au Fier, en le laissant constituer de nombreuses tresses et en permettant aux différents sédiments d’engraver naturellement son lit.
Un barrage créé vers 1975 par les pêcheurs pour freiner le lit de la rivière et limiter l’érosion a disparu. Construit très artisanalement avec une armature de rails, des câbles et des grillages, il favorisait alors la tenue des graviers et générait un bassin très prisé des truites, mais il s’est révélé dangereux pour les kayakistes. Nous entamons ensuite une boucle, balisage « La Glire », qui nous emmène vers une petite plage où nous aurions pu faire trempette si le soleil avait été de la partie…
Nous repartons ensuite dans l’autre sens avec le Fier à notre gauche, sous une voûte d’arbres bordée d’ancolies sauvages, qui nous ramène près du Seuil du pêcheur où nous retrouvons notre chemin initial.
Quelques gouttes de pluie nous ont accompagnés tout au long du parcours, mais l' averse nous attend au parking. Tout juste en « timing ».
Une future randonnée nous permettra d’explorer l’autre rive, elle aussi bien aménagée, côté Dingy-St-Clair.
Les mesures : 7,5 kms, 70m de dénivelée, 2,20h de marche effective.
Index IBP : 24, E1, T2, R2.
Le parcours pourrait être qualifié « santé » s’il ne comportait pas un enrochement au passage délicat et un escalier à hauteur de genou.
Gisèle et Corinne.