Nous sommes 5 au départ du parking du Lignon, qui surplombe la cascade du Rouget. Le temps est couvert, il est 6h35, et nous entamons notre montée à travers la forêt de conifères en suivant la large piste en direction des chalets de Sales.
A hauteur de la cacade de la Pleureuse, loin d’être pleine, nous bifurquons vers la gauche pour suivre le GR5 qui nous amène, par un sentier rendu un peu gras par les intempéries récentes, sur la verdoyante vallée d’Anterne. Le fort vent de face ne réprime pas notre ardeur, et ne nous empêche pas non plus d’admirer sur la droite les impressionnants rochers des Fiz que nous contournerons pendant plusieurs heures.
Courte pause au refuge Alfred Wills, puis un premier raidillon s’offre à nous qui nous amène, quelques marmottes plus loin, au bord du splendide lac d’Anterne, que nous contournons par l’est avant d’atteindre le col d’Anterne. Les nuages menaçants encore présents sur les Fiz nécessitent un contrôle de la météo : celle-ci se montre très rassurante pour l’après-midi et nous incite donc à continuer notre périple.
Le vent au col est fort : nous ne nous y attardons pas et entamons notre descente, par un chemin bien glissant, vers le refuge de Moëde-Anterne que nous laissons à l’est pour bifurquer plein ouest en direction des chalets d’Ayères déjà baignés de quelques rayons de soleil. Après avoir rejoint la piste qui monte d’Ayères, nous nous octroyons une pause déjeuner bien méritée, après avoir déjà plus de 1200m de dénivelé dans les jambes…
Nous repartons en continuant notre descente jusqu’aux premiers chalets et l’altitude de 1630m. A partir de là, les choses sérieuses commencent…
Une montée sur un sentier bien raide, exposé plein sud avec le soleil qui agit efficacement. A 1900m, nous contournons une première barre rocheuse, qui ouvre sur la brèche du Dérochoir, un immense chaos de blocs de rochers enchevêtrés les uns sur les autres, et que nous escaladons un à un, en suivant les balises rouges, assez bien visibles. Sur notre gauche, quelques arêtes impressionnantes, sur notre droite la barrière des Fiz qui ne l’est pas moins, et au milieu, des rochers…
Nous sortons progressivement de ce chaos pour relever le dernier défi de la journée : gravir, à l’aide des équipements vieillissants mais bienvenus, les 120 mètres qui nous mènent au sommet du Dérochoir. Montée prudente et bien maîtrisée par chacun, malgré les 1650m déjà avalés depuis le matin !
Au sommet, le spectacle est grandiose, même si le massif du Mont Blanc ne se dévoile pas totalement. Côté nord, le désert de Platé nous donne un bel aperçu de la randonnée qui nous attend la semaine prochaine, et le vallon de Sales nous laisse entrevoir la très agréable descente – ventée – qui se présente, avec ses cascades et quelques belles rencontres animales : bouquetin, chamois et… un âne, qui justifie peut-être à lui seul la dénomination de la « Tête à l’Âne » dont nous avons fait le tour.
La bière est prise au bar-restaurant du Lignon (parking de départ que nous rejoignons vers 17h15).
Données techniques : Durée 10h30 (ttc), longueur 24km, D+ 1820m, Index IBP 186, E5-T5-R5.
Les photos sont de Jean-Louis et Brigitte, merci à eux !