La rando douce dite "Sur les chemins de Seynod et la butte Saint-Martin" a été inspirée de celle de nos collègues du CDRA de
Cran-Gevrier, dont le savoureux compte rendu (08/12/2015) a été repéré sur internet. Son titre "Découvrons, l'esprit curieux, Seynod par les petits chemins", a donné l'objectif de la rando douce
de ce jour, à savoir montrer qu'à Seynod il n'y a pas que du béton, un centre commercial et une voie rapide, on peut aussi découvrir à pied la campagne, des chemins, des points
d'intérêt.
La préparation de la rando s'est appuyée sur la documentation fournie par Christian D de la mairie de Seynod, dont l'incontournable ouvrage de René Boissier Histoire de Seynod (image 1,
avec le blason de Seynod), nous l'en remercions.
La rando avait été programmée plusieurs fois, et chaque fois annulée pour cause de pluie. Cette fois-ci a été la bonne, il était temps car les travaux de contournement routier projetés dès cette
année, et l'implantation d'Amazon, risquent de l'impacter dans l'avenir. Et cette fois-ci la rando a été bénie par la météo : retour du soleil après plusieurs jours de pluie, et vent qui a séché
les chemins. Ce qui a dû contribuer à attirer les 25 participant(e)s regroupés au parking de la Maison de Malaz malgré les caprices de certains GPS, 5 venus d'Annecy et 19 de la rive gauche
(5H + 20D).
La Maison de Malaz est une ancienne maison bourgeoise de la 2ème moitié du 19ème
siècle. Vendue en 1952 par Mlle Gay au Diocèse d'Annecy, elle a été acquise en 1983 par la commune de Seynod, restaurée pour l'accueil d'évènements culturels, associatifs, familiaux, la résidence
d'artistes, c'est aussi le siège de la Société des Auteurs Savoyards. Elle est actuellement en cours de travaux de rénovation et mise en conformité.
Selon René Boissier, "Malaz viendrait de malus, qui signifie aussi mal en référence au fruit défendu croqué par Eve, c'est-à-dire la pomme. Malus devint plus tard pomme en hommage à
la déesse Pomone qui régnait sur les arbres fruitiers et les jardins. Au moyen âge Malata villa est un lieu planté de pommiers".
La pomme moderne grosse et sucrée est un hybride de plusieurs souches du petit fruit sauvage acide originel, propagé depuis l'Asie par les humains et les mammifères il y a des milliers d'années.
Le bidoyon local traditionnel serait en fait un produit de la mondialisation!
Le groupe s'élance sur la route des Blanches, dont le nom ne vient pas de l'élevage d'oies (photo 2) mais du cépage des anciennes vignes. Dans son livre Le Thiou la rivière des 7 fées,
Christian Philippe-Janon l'appelait le chemin des Poètes. Il est vrai qu'en laissant derrière soi la zone résidentielle d'immeubles neufs, on est surpris de s'engager immédiatement en
pleine campagne, prairies d'un côté, Semnoz de l'autre, la ferme de Vergloz devant. Le groupe s'étire déjà à des vitesses différentes, veillé par Jakie et Patrick B improvisés serre-files. Dans
le hameau de Vergloz, des rues ont des noms sympathiques : des Gromailles et des S'nailles.
À plusieurs croisements sont érigées des croix de mission, il y en aurait 30 sur la commune dont plusieurs seront vues le long du le parcours.
Après 2km, à la sortie de Vergloz, le château de Châteauvieux apparait au fond d'une impasse avec sa porte cochère et sa tour ronde bien conservées (photos 3-4).
Le
château d'origine inconnue est au 13ème siècle une possession des comtes de Genève. En 1545, Angélique de Genève l'apporte en dot à son mari Henri Pelard, qui le reconstruit et grave ses
armoiries sur le porche d'entrée avec la date 1593. Confisqué à la Révolution, le bien passe entre de nombreux propriétaire. Il abrite aujourd'hui un centre d'exploitation rurale. Les armoiries
des Pelard font partie du blason de la ville de Seynod, le quart inférieur droit de l'image 1 (les autres quarts évoquent l'activité agricole, l'activité industrielle et commerciale,
l'appartenance au duché de Savoie).
En remontant la route de La Canaud, depuis la crête la tour de Branchy se dégage au-delà de prairies pleines de chevaux et au-dessus d'un bosquet (photos 5-6).
Édifiée
selon René Boissier vers 1850 par Felix Germain, maire d'Annecy, son histoire est entourée de mystère, comme l'explique Léo Gantelet (http://xgantelet.over-blog.com/article-18245349.html). Pour d'autres, c'est le pari d'un propriétaire de voir le Mont Blanc depuis son
terrain.
Le chemin des Côtes descend jusqu'à la Grande Mouette sur le rond point de la route d'Aix. Une plaque indique qu'elle a été construite en 2004 d'après une maquette d'Alexandre Gantelet, en acier
inox poli (https://atelier-alexandre.monsite-orange.fr/page-57c9feaabc320.html). Difficile de prendre une photo
avec l'intense circulation (photo 7).
De l'autre côté de la route d'Aix, on descend par le chemin des Mûriers, d'abord sous les Vins Le Capitan, puis les jardins familiaux de Seynod. Chemin champêtre, heureusement séché par le vent
après les pluies (photo 8). Ce chemin est voué à disparaître dans les aménagements routiers. Sur la gauche apparaissent les hangars gris de l'entrepôt d'Amazon.
On remonte par le chemin des Prés Bouveaux bordé d'anciennes fermes (photo 9), puis l'avenue des Neigeos.
La destination Neigeos sur les bus de la ville intrigue les nouveaux arrivants à Annecy. Il ne s'agit pas de la neige, mais, encore dans le livre de René Boissier (citant Roger Devos) "le nom
viendrait de
l’ancien français nais ou nay : creux dans lequel on faisait rouir le chanvre. Les Neigeos désigneraient les prés où l’on étendait le chanvre après rouissage. Sans doute une déformation de
naijoz, mentionné sur la mappe sarde de 1730". Pour info
(Wikipédia) le rouissage consiste à éliminer le ciment naturel qui relie les fibres de cellulose du reste de la tige afin d'obtenir des fibres plus affinées, plus souples mais moins résistantes.
Le chanvre est la plante qui donne le cannabis
(résine de la plante) et la marijuana
(fleurs et feuilles séchées).
En haut de l'avenue des Neigeos, la butte Saint-Martin est le lieu où se déroule la fête des Amis du Vieux Seynod. Un panneau indique que l'église Saint-Martin date du 15ème siècle, dans sa forme
actuelle du 17ème siècle, restaurée au 18ème siècle par l'architecte sarde Charles Gallo. Certain(e)s entrent dans l'église (photo 10) admirer le choeur du 17ème et les vitraux du 18ème (photos
11-12). D'autres profitent de la pause face au joli paysage vers la Mandallaz et Saint-Martin de Bellevue (photo 13). Le panneau indique qu'une pierre portant une inscription gallo-romaine est
visible sur un contrefort de la face nord, inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1995. Visible, c'est beaucoup dire... mais nous l'avons devinée sur le 4ème contrefort!
Puis on descend par le chemin des Neigeos, passe devant le gymnase Max Décarre où joue le RCK, club de rink hockey dont les équipes fanions évoluent dans l'élite française, on tourne dans la rue
du Muraillon, et rejoint le Pré de Vassy (photo 14) que longe un sentier botanique (photo 15). Les canards ne se montrent pas pendant le tour de l'étang (photos 16-17). Le quartier de Champ
Fleuri traversé à la sortie a été conçu dans les années 1970 sur un plan masse de l'agence Novarina, respectueux de l'équilibre entre immeubles et espaces verts, doté de tous les équipements, et
du nouvel hôtel de ville en 2006.
Après le franchissement de la RD d'Aix-les-Bains, c'est le quartier résidentiel des Regains, à l'entrée duquel une maquette représente le château de Malgrat de Mar (photo 18), ville jumelée de
Seynod en Espagne fléchée à 700km. Il ne reste plus qu'à remonter vers la Maison de Malaz, longer son parc au milieu duquel un remarquable totem sculpté dans un séquoia attire l'attention (photo
19).
Retour au parking en 3h, 8km au podomètre.
Merci aux participants venus nombreux, à Hélène L et Rezika L pour leurs belles photos, à Gérard M pour l'accompagnement de la reconnaissance.
Bienvenue aux nouvelles Brigitte F et Francine L.