Tour du vallon de Tamié.
Nous étions 8 au départ du TCS, le risque d’averse avait certainement dissuadé nos habituels amis randonneurs. Plein d’optimisme concernant la météo, nous avons rejoins le parking de l’Abbaye de Notre Dame de Tamié à 2 voitures. Et nous sommes arrivés avec le soleil. Dans la montée, quelques gouttes de pluie et un petit air frais (auquel nous n’étions plus habitué), nous ont accompagnés. Nous poussons la porte de l’église de l’Abbaye et la visitons. Sagement assis sur les bancs et dans la pénombre monacale, nous prenons connaissance de son histoire (voir ci dessous).
Nous reprenons le sentier qui part face à l’entrée et nous montons dans la forêt de Tamié sous les feuillus. Nous rejoignons la route forestière puis bifurquons à gauche dans la direction du col de Tamié et du hameau de Mallapallud. Une petite montée caillouteuse demande un peu de prudence. Nous rencontrons des cueilleurs de champignons dont les sacs étaient bien remplis. Nous cheminons ensuite dans la forêt communale de Plancherine pour redescendre vers le hameau de Mallapallud qui comprend un oratoire et le chalet des Trappeurs, restaurant renommé pour ses bons plats savoyards. Du coup, chacun échange ses meilleures recettes savoyardes mais aussi corrézienne (la mique) et belge (le waterzooï), c’est aussi la diversité de nos origines régionales qui fait l’intérêt de nos sorties. Nous traversons la route départementale pour rejoindre près du parking du col, une passerelle sur la droite qui nous mènera par un sentier bien agréable dans les sous-bois, aux Moulins par la Ramaz et le Pommeray. Nous empruntons une portion du GR qui conduit en 15 minutes, dans le sens inverse, au Fort de Tamié. Nous regagnons le parking par le chemin du Martignon qui traverse un groupe de bâtiments au service d’un centre de vacances et qui longe plus haut, une retenue d’eau crée par les moines.
Nous rejoignons les voitures après un petit détour par la boutique qui nous permet de repartir avec le fromage fabriqué par les moines mais aussi de délicieux sablés (merci Alain) provenant d’une autre abbaye.
Dénivelé : 250 m.
Distance : 6 kms
Durée : 2h40 (yc les pauses)
*Quelques dates pour comprendre l’histoire de l’abbaye : Elle fut fondée en 1132 sous l’impulsion du comte Amédée III de Savoie, et de l’archevêque Pierre II de Tarentaise, par un groupe de moines de l'abbaye de Bonnevaux en Isère.
Les comtes de Savoie vont progressivement doter l’abbaye de nombreux domaines agricoles appelés « granges » dans les Bauges, autour du lac d’Annecy et dans le haut-Grésivaudan, si bien que l’Abbaye attira de nombreuses convoitises notamment au moment des guerres entres la Savoie et le Dauphiné. De plus, elle se situe à la limite de 3 évêchés, c’est ainsi que l’on retrouve la « Pierre des 3 évêques » rappelant qu’ils se réunissaient sur le site. Mais au XIVème siècle, les divers mouvements religieux font que l’Abbaye est ruinée et François de Sales le signale alors au Pape. En 1677, un groupe de moines de l’Abbaye de la Trappe en Normandie remette les bâtiments en état et en construisent de nouveaux. Au XVIIIème siècle, les moines fabriquent des plaques de cheminée dans leur forge et haut fourneau, le fer et le cuivre proviennent de la mine des Hurtières en Savoie.
Avec la révolution de 1789, l’Abbaye est dévastée et la riche bibliothèque est détruite. La propriété tombe dans le domaine des « biens nationaux ». Les français y installent pendant un temps, des troupes craignant une invasion sarde.
La vie religieuse y fut rétablie en 1861 dans des bâtiments rénovés ou construits par des moines trappistes malgré les décrets contre les congrégations. Face aux difficultés financières, les moines installent une fromagerie qui sauve la communauté.
Au XXème siècle, quelques évènements importants jalonnent l’histoire : la manécanterie des Petits chanteurs à la Croix de Bois est créée ici, à l’initiative d’étudiants en stage, première chorale de jeunes à se déplacer d’église en église.
Et enfin, deux des moines assassinés en 1996 en Algérie à Tibhrine, étaient entrés en religion à l’Abbaye de Tamié (Frère Christophe et Frère Paul).
Aujourd’hui entre 25 et 30 moines occupent l’Abbaye. Ils sont connus pour leurs chants choraux, ils se rassemblent 7 fois par jour pour célébrer les offices, le premier étant à 4h du matin. Ils disposent de 27 chambres pour accueillir des jeunes et des personnes en retraite spirituelle. Leur activité économique est la transformation de 4 tonnes par jour du lait recueilli dans les fermes environnantes en « fromage de Tamié » que l’on trouve jusqu’en grande distribution. Les revenus y afférents servent avant tout, à l’entretien de l’abbaye ; Ils possèdent aussi une unité de méthanisation remarquable qui produit de l’énergie à partir du « petit lait ».