Nous étions 12 dont une seule personne d'Annecy, au Rv à Lescheraines pour le circuit des Grangettes à La Compôte.
Nous avons parcouru un sentier qui longe les Grangettes, une curiosité du coeur des Bauges. Elles ont été construites au milieu du 19ème siècle, à distance du village, pour stocker le foin et éviter le risque d'incendie. Contrairement aux granges classiques, on n’y trouve pas d’espace pour les bêtes ou de remise pour des outils. Leur concentration s’explique non seulement par le morcellement des parcelles, chaque propriétaire avait sa grangette, mais aussi par le fait que le village est regroupé en un seul site, regroupement unique dans les Bauges.
En 1836, selon une étude de l'Université de Lyon,on comptait plus de 130 Grangettes. En 1996, on recense seulement 89 grangettes.. Aujourd’hui ce marqueur fort du paysage des Bauges, véritable carte d’identité renvoyant à sa vocation agro-pastorale, est menacé. Mais la commune a entrepris depuis plusieurs années en collaboration avec le PNR du Massif des Bauges, la sauvegarde des Grangettes : convention avec les propriétaires privés, aides financières pour leur restauration et une procédure de classement national du site est en cours.
Chaque Grangette est différente selon son adaptation à la pente, sa taille ses fondations, son sol… Toutefois, il existe deux types de construction :
-La Grangette à claie réalisée avec des troncs dégauchis sur place et entaillés à leurs extrémités afin qu’ils s’encastrent les uns sur les autres. Chaque élément est tenu par cet encastrement et s’empile comme un jeu de construction. On retrouve ce type d'assemblage dans les Aravis.
-La Grangette à colonne :
Construite à partir d’une ossature bois et des planches façonnées dans les scieries qui autrefois étaient nombreuses à La Compôte, les matériaux doivent être amenés sur place, Elle demande donc des moyens techniques et financiers plus importants. Le seul point commun à ces deux types : le toit en tôle. Il permet aujourd’hui à moindre coût, de garder les Grangettes à l’abri de l’humidité. En 1832, une description fait alors état de toits en chaume.
Nous avons ensuite gagné le hameau de Fressoz et son four à bois, toujours en activité pour les fêtes. Après le pont d’Escorchevel sur le Chéran, nous avons retrouvé le GR 96 pour rejoindre la forêt, un sentier étroit qui nous a apporté de la fraîcheur. Il surplombe la rivière avec des pentes parfois très importantes.
A la sortie de la forêt en longeant le Grand Nant nous avons une très belle vue sur le village de Jarsy et la dent de Pleuven. Puis nous avons rejoint le village de La Compôte où nous avons admiré les balcons en "tavalans" une autre particularité du village.Il s'agit de troncs de jeunes sapins courbés (naturellement par la neige) qui soutiennent les balcons. ils servaient et servent encore à stocker et garder au sec, les fagots de bois ou les rames de haricots.
Nous avons également fait une halte devant une ancienne roue à aube utilisée par la forge "à Garri", du surnom des propriétaires François Petit, le créateur dans les années 1900 et de ses fils Joseph et Arthur. Cette famille de mécanicien a travaillé pour toute la vallée jusqu'aux années 1980.
Enfin, un dernier effort bien récompensé, vers le site du Sacré Cœur dominé par un christ blanc au dessus du village : très belle vue sur les Grangettes, la vallée, et en face, le Grand Colombier. Ce lieu de pèlerinage a été construit en 1900 et le Christ a été repeint en blanc pendant la 2ème guerre mondiale pour éviter qu'il ne soit récupéré comme matériau à réutiliser pour faire des armes (selon le Maire de la commune).