Nous étions 15 au départ de cette
ballade qui avait pour thème le Manoir de la Tour à Thônes, où s'est déroulée la célèbre “idylle aux cerises” décrite par Jean-Jacques Rousseau dans les Confessions.Après s'être garés au
parking de la gare routière de Thônes et avoir suivi la route de Glapigny,la promenade débute sur la rive gauche ombragée de la rivière "Le Nom". Le sentier nous amène à la petite chapelle de la
Bossenaz(XVIIème) et au Pont Romain.Après une petite grimpette, nous arrivons au hameau de la Maisondraz ,cheminons sur une portion de route puis coupons à travers champs pour rejoindre le fameux
"manoir de la Tour" et le site du "cerisier".
Cet ancien manoir propriété jadis
de la famille Gallay de Saint Pierre reçut en 1730 la visite de Jean Jacques Rousseau âgé alors de 18 ans attiré en ces lieux par deux jeunes personnes rencontrées sur la route de Dingy:Mlles de
Galley et Graffenried(jeune Bernoise).
Jean Jacques Rousseau passa en leur
compagnie une journée fort agréable et a laissé dans "Les Confessions" un souvenir ému de ce qu'on appela dès lors "l'idylle des cerises"(extrait):
« Après le dîner [...] nous allâmes achever notre dessert avec des cerises. Je montais sur l'arbre, et je leur en jetais
des bouquets dont elles me rendaient des noyaux à travers les branches. Une fois Mlle Galley, avançant son tablier et
reculant la tête se présentait si bien, et je visais si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans le sein; et de rire. Je me disais en moi-même : Que mes lèvres ne sont-elles des cerises !
Comme je les leur jetterais ainsi de bon cœur... ».
Cette courte idylle platonique d'un jour n'eut pas de suite car Jean Jacques Rousseau malgré tous ses efforts ne revit
jamais plus la belle Melle de Galley dont il était tombé éperdument amoureux.
Un cerisier a été replanté et
une plaque rappelle cet épisode.
Après moultes commentaires laissés
à l'imagination de chacun sur ce que cette histoire a pu être au delà de la poésie,nous rentrons gaiement aux voitures.