Les Journées Européennes du Patrimoine approchant, notre groupe a logiquement réalisé une randonnée Santé-Patrimoine. Nous étions 8 (7F, 1H) pour cette sortie en matinée et un temps plutôt humide. Au départ du parking de l’église, nous allons suivre le "circuit de la Mouche". Pourquoi la Mouche ? Deux raisons : l’une pour rappeler que de nombreux pécheurs du Chéran l’utilisent pour attirer la truite Fario, et l’autre pour représenter la forme de la tête des clous (que nous verrons au musée) utilisés par les cordonniers du village dès le moyen-âge.
Première visite : l’église Notre dame de Plaimpalais. Nous rappelons qu’elle a été réalisée entre 1954 et 1960 sous la conduite Maurice Novarina architecte né à Thonon les bains. Il réalisa de nombreuses commandes religieuses (33 églises). Il participa à la reconstruction de nombreuses villes françaises après la guerre de 1940-1945 à la demande du Ministère de l'urbanisme et à la construction de grands ensembles urbains. Son activité se perpétua jusque dans les années 90.Les vitraux modernes d’Alfred Manessier, artiste venant de Chartres, ont nécessité 3 tonnes de verre. Les joints sont en béton armé. Cette particularité rappelle qu’à l'époque ce matériau révolutionnera la construction.Nous gagnons ensuite par une petite ruelle voutée, la place des Trophées entourée d'arcades construites entre le 14ème et le 16ème siècle. Nous admirons les devantures en bois bien conservées et bien décorées.
Notre 2ème visite sera le musée de la cordonnerie, nous découvrons l’histoire de la cordonnerie et des tanneries dans le village. De beaux outils et de belles machines d’époque, des galoches et des sabots, montrent qu’Alby fut une capitale de la chaussure. A la fin du XIXème siècle, 70 cordonniers occupaient plus de 300 personnes. Les facteurs des Alpes furent équipés de chaussures d'Alby. Visite bien appréciée !
Nous reprenons le circuit dans le bourg, jusqu’au bassin en pierre portant indication d’un don de Jean Blanchet, dont la famille, fabriquait des cierges et avait une vocation régionale. Un petit sentier sur notre droite nous amène à un ancien passage à gué sur le Chéran avant la construction du Pont-Vieux. Des jardins partagés remplacent aujourd’hui, le champ de chanvre qui alimentait la production de tissu et de cordage. Nous admirons les impressionnantes habitations anciennes à façade en bois, qui surplombent le Chéran.Nous descendons vers le Pont-Vieux qui permettait le passage à partir de 1720 de la voie Chambéry-Annecy. Belle vue sur le Chéran qui semble manquer d’eau pour cette période. Nous rappelons que cette rivière parfois tumultueuse, prend sa source au pied de la pointe de Chaurionde dans les Bauges, coule sur 54 kms et va se jeter dans le Fier. Sa force motrice permettait d'alimenter de nombreux moulins, des martinets pour les forges, des lavoirs pour les tanneurs. Un peu plus loin, nous sommes observés par une chèvre mystérieuse en métal, oeuvre qui marque l'histoire des chercheurs d'or dans le Chéran. Joseph Demange, berger en 1867, était toujours accompagné par sa chèvre qui, un jour, fut fascinée, dit-on, par une pépite d'or de 43.5 g qui brillait dans les eaux du Chéran. Il devint orpailleur. Puis, nous descendons avec prudence un sentier pentu à destination d’une plateforme aménagée au dessus de l’ancien barrage (dont nous voyons les vestiges). Il a permis au village d’être un des premiers en France à bénéficier de l'électricité.Nous remontons vers la halle contemporaine, ou nous nous installons pour pique niquer. Elle a été édifiée sur le site de l'ancienne église St Donat qui fut détruite en 1935 après un important glissement de terrain et un incendie. Seul un caveau familial rappelle qu'un cimetière se trouvait à proximité. Nous passons ensuite le Pont Neuf construit en 1828 pour rejoindre le quartier aux belles villas du début du siècle.
Pour terminer nos découvertes patrimoniales, nous empruntons un petit sentier en pente, en direction de la Chapelle dédiée à Saint Maurice. Construite sur le site d'un ancien château, sa tour est encore visible. Une vue superbe sur l’albanais nous attend malgré une petite brume automnale. Nous regagnons le centre du village, où nous prenons en terrasse un amical et joyeux café. Il est 14h30 quand nous rejoignons le parking.
Temps de marche effective: 1h30h. Dénivelé : 90 m.
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