voici le compte rendu de notre rando douce et moyennageuse de jeudi dernier.
Découverte du village d'Alby sur chéran, du bourg médiéval à la période moderne le 27 mai 2021.
Nous étions 18 au départ du parking de l’église (15 femmes, 3 hommes) pour suivre le "circuit de la Mouche" en 2 groupes, Alain De ayant bien voulu animer le 2ème. Alby a choisi l'emblème de la mouche puisque de nombreux pécheurs du Chéran l'utilisent pour attirer les truites Fario, et également parce qu'elle représente la forme de la tête des clous utilisés par les cordonniers du village dès le moyen-âge.
Nous gagnons la place des Trophées, entourées d'arcades construites entre le 14ème et le 16ème siècle. Nous admirons les devantures en bois bien conservées et bien entretenues. Le musée de la cordonnerie rappelle que le village fut célèbre pour ses 70 cordonniers occupant plus de 300 personnes. Les facteurs des Alpes furent équipés de chaussures d'Alby.
Puis nous prenons la route goudronnée vers la Chapelle Saint Maurice. Construite sur le site d'un ancien château qui dominait le secteur; sa tour est encore visible. Le pavage du parvis a été réalisé en 2007 par une équipe d'étudiants internationaux en stage. Nous avons une vue à 360° sur l'albanais. Les préparatifs d’une exposition de peinture et de céramique, par les élèves de l’Ecole d’Art d’Annecy étaient en cours.
Nous redescendons dans le bourg ou les jardiniers municipaux sont en pleine installation des bacs de fleurs. Nous empruntons un petit un sentier à droite d’un bassin en pierre signalé comme « Don de Jean Blanchet », qui fait écho à la famille Blanchet, propriétaire d’une fabrique de cierges à vocation régionale. Le sentier surplombe le Chéran et mène à un ancien passage à gué sur le Chéran avant la construction du Pont-Vieux. Les jardins partagés déjà existants à la fin du moyen âge pour la culture du chanvre (pour les cordages et le textile) et de légumes sont maintenant communaux et mis à disposition des habitants jardiniers. Nous admirons les habitations anciennes à façade en bois, à flanc de rivière qui semblent suspendues.
Nous descendons vers le Pont-Vieux qui permettait le passage à partir de 1720 de la voie Chambéry-Annecy au dessus du Chéran. Nous rappelons que cette rivière au fort débit, parfois tumultueuse prend sa source au pied de la pointe de Chaurionde dans les Bauges, coule sur 54 kms et va se jeter dans le Fier. Sa force motrice permettait d'alimenter de nombreux moulins, des martinets pour les forges, des lavoirs pour les tanneurs, créant ainsi une activité économique importante.
Un peu plus loin, nous sommes observés par une chèvre mystérieuse qui est une oeuvre artistique marquant l'histoire des paillettes d'or trouvées dans le Chéran. Joseph Domenge, orpailleur en 1867, était toujours accompagné par sa chèvre qui un jour fut fascinée par une pépite d'or de 43.5 g qui brillait dans les eaux du Chéran. Nous gagnons par un sentier pentu, une plateforme aménagée au dessus de l’ancien barrage (dont nous voyons les vestiges) et qui a permis au village d’être un des premiers en France a avoir l'électricité.
Poursuivant le long de la rivière, nous montons vers la halle contemporaine abritant un jeu de boules ce jour là bien fréquenté. Cette halle a été édifiée sur le site de l'ancienne église St Donat qui fut détruite en 1935 après un important glissement de terrain. Sur notre droite seul le caveau d'une riche famille rappelle qu'un cimetière se trouvait à proximité.
Nous empruntons ensuite le Pont Neuf construit en 1828 et traversons un quartier de cette époque. De belles maisons cossues témoignent de l'attractivité du village. Un relais de poste et des cabarets l'animaient. Ce pont est dédié au Dr Pierre Paillet, Maire et Conseiller général, qui fut l'un des pionniers dans les années 1980, à initier des zones d'activités intercommunales, créant de nombreux emplois sur le bassin.
Nous continuons en direction de l'église Notre Dame de Plaimpalais qui est hélas fermée sous contraintes Covid.
Nous rappelons qu’elle a été réalisée entre 1954 et 1960 sous la conduite Maurice Novarina architecte né à Thonon les bains. Il réalisa de nombreuses commandes religieuses (33 églises). Il participa à la reconstruction de nombreuses villes françaises après la guerre de 1940-1945 à la demande du Ministère de l'urbanisme et à la construction de grands ensembles urbains. Son activité se perpétua jusque dans les années 90. Hélène L. nous fait une confidence : elle a eu l'honneur de danser avec lui lors d'une soirée professionnelle !
Les vitraux modernes ont été réalisés par Alfred Manessier, spécialiste venant de Chartres. 3 tonnes de verre ont été nécessaires pour leur réalisation. Les joints sont faits de béton armé, particularité rare mais rappelons que l'époque est à l'émergence de ce matériau qui révolutionnera l'architecture).
Nous regagnons le parking à 15h 50. Durée de ballade : 1h30h. Dénivelé : 90 m