Nous étions 22 a avoir convoqué le soleil de novembre ce jeudi, 3 voitures sont parties de Sevrier, et 2 d' Annecy pour suivre le "circuit de la Mouche". Alby-sur-Chéran a choisi l'emblème de la mouche puisque de nombreux pêcheurs du Chéran l'utilisent pour attirer les truites Fario, et également parce qu'elle représente la forme de la tête des clous utilisés par les cordonniers du village dès le moyen-âge.
Nous gagnons la place des Trophées, entourée d'arcades construites entre le 14ème et le 16ème siècle. Nous admirons les devantures en bois bien conservées et bien entretenues des magasins actuels. Le musée de la cordonnerie rappelle que le village fut renommé pour ses 70 cordonniers occupant plus de 300 ouvriers. La Garde Nationale en 1860 fut équipée de chaussures d'Alby.
Nous poursuivons la visite sur un sentier qui surplombe le Chéran et qui menait au passage d'un gué sur le Chéran utilisé avant la construction du Pont-Vieux. Les jardins bien visibles étaient partagés déjà à la fin du moyen-âge et n'avaient pas de propriétaires ; il fallait dit-on faire vite au printemps pour cultiver une parcelle dédiée au chanvre (pour les cordages et le textile) et aux légumes. Nous longeons un bassin en pierre offert par Jean Blanchet, rappelons que la famille Blanchet possédait une ciergerie dans le village qui fournissait tout le diocèse.
Nous remontons vers le Pont-Vieux qui permettait le passage dès 1720 de la voie Chambéry-Annecy au dessus du Chéran. Nous rappelons que cette rivière au fort débit, parfois tumultueuse, prend sa source au pied de la pointe de Chaurionde dans les Bauges, coule sur 54 kms et va se jeter dans le Fier. Sa force motrice permettait d'alimenter de nombreux moulins, des martinets pour les forges, des lavoirs pour les tanneurs, créant ainsi une activité économique importante. Un barrage (dont nous voyons les vestiges) a été établi par M. Mugnier en 1888, qui faisait tourner une dynamo. Le village a donc été un des premiers en France a avoir l'électricité.
Nous nous dirigeons vers le Pont Neuf construit en 1828. un nouveau quartier se développe alors. Un relais de poste et des cabarets l'animaient. De belles maisons cossues témoignent de l'attractivité du village. Ce pont est dédié au Dr Pierre Paillet, Maire et Conseiller général, qui fut l'un des pionniers dans les années 1980 à initier des zones d'activités intercommunales créant de nombreux emplois.
Un peu plus loin, en levant les yeux, nous nous sentons observés par une chèvre, oeuvre artistique marquant l'histoire des paillettes d'or trouvées dans le Chéran. Joseph Domenge, orpailleur en 1867, était toujours accompagné par sa chèvre qui un jour fut fascinée par une pépite d'or de 43.5 g qui brillait dans les eaux du Chéran. Depuis des recherches scientifiques n'ont pas prouvé l'existence d'un gisement d'or important.
Poursuivant le long de la rivière, nous montons vers la halle contemporaine de la place du barrage, édifiée sur le site de l'ancienne église St Donat qui fut détruite en 1935 après un important glissement de terrain. Sur notre droite seul le caveau d'une riche famille rappelle qu'un cimetière se trouvait à proximité. Nous continuons en direction de l'église Notre Dame de Plaimpalais quand nous sommes rejoint par M. le Maire qui nous souhaite la bienvenue. Il s'est livré avec beaucoup de sympathie, à un échange, sur sa commune. Merci à lui !. Il nous a notamment appris que la commune comptait 2601 habitants depuis la dernière naissance enregistrée le matin même.
Arrivée à l'église : ouverte, nous en profitons pour admirer l'intérieur et notamment les vitraux modernes d'Albert Manessier, spécialiste venant de Chartres. 3 tonnes de verre ont été nécessaires pour leur réalisation. Les joints sont faits de béton armé, particularité rare mais rappelons que l'époque est à l'émergence du fameux béton armé qui révolutionnera l'architecture. Maurice Novarina né à Thonon-les-Bains, en est l'architecte. il réalisa de nombreuses églises notamment en Haute-Savoie et il participa à la reconstruction de nombreuses villes en France après la dernière guerre, à la demande du Ministère de l'Urbanisme d'alors. Hélène L nous fait une confidence : elle a eu l'honneur de danser avec lui lors d'une soirée professionnelle ! L'église montre une simplicité et un dépouillement qui marque les années de sa conception et sa réalisation. Entre 1953 et 1962, période de Vatican 2, les directives venant de Rome, imposaient entre autres la modestie, et l'ouverture à la modernité. Les budgets étant très serrés, les paroissiens et l'abbé Périllat ont largement contribué à sa construction.
Notre dernière étape fut consacrée à la montée du sentier des Crêtets vers la Chapelle Saint-Maurice, construite sur le site d'un ancien château qui dominait le secteur ; sa tour est encore visible. Le pavage du parvis a été réalisé en 2007 par une équipe d'étudiants internationaux en stage. Nous avons une vue à 360° sur l'Albanais.
Nous regagnons le parking à 16h.
Durée de balade : 2h.
Dénivelé : environ 50 m
Merci à Alain De et Anne-Marie B pour les photos.
Bien amicalement
Gisèle