La visite du cimetière de Loverchy n’est pas celle d’un lieu de sépulture, mais un parcours historique et culturel de personnalités annéciennes. Selon Alain Baud, « C’est à Georges Grandchamp que le plupart des monuments remarquables doivent leur salut. En 1973, l’ancien président des Amis du Vieil Annecy s’est en effet battu pour protéger 23 sépultures. Une initiative bienvenue qui permet aux Annéciens d’aujourd’hui de savoir quels industriels, politiques ou artistes ont présidé aux destinées de leur cité avant eux. La loi du 31/12/1913 sur la protection juridique des monuments dans les cimetières permet de protéger et faire entretenir les acteurs principaux de l’histoire de la ville.” Une visite rapide permet de retrouver Pierre Lamy, Prosper et Camille Dunant, Louis Gramusset, Eugène Sue (photo 20), Paul Cabaud dont la tombe est ornée d’une palette gravée dans la pierre (photo 21) et bien d’autres connus pour le nom des rues dédiées. Que des hommes... à l’inverse du groupe de 7 randonneuses pour 1 homme!
Prosper Dunant, autre peintre paysagiste né à Lathuile, est le père de Camille Dunant, fondateur de la section française du Club Alpin, et du refuge du Parmelan qui porte son nom, créateur du syndicat d’initiatives d’Annecy ainsi que de sentiers touristiques. Paul Cabaud a été l’élève de Prosper Dunant, et lui-même membre du CAF alors présidé par Camille Dunant avec lequel il partait randonner, avec son chevalet au lieu de bâtons.
Retour après 2h30 et environ 4km de marche depuis le parking des marquisats d’après la carte.
Parmi les paroissiens, se trouve un couple d’enseignants, les Flamary. Marguerite Flamary est la fille de Paul Cabaud, peintre du Lac d’Annecy né à Cran, qui a fait construire une maison rue de l’Isernon où il est décédé. Ils émettent l’hypothèse de la construction d’une chapelle provisoire, destinée à permettre aux enfants et aux parents de ne pas faire de nombreux kilomètres pour se rendre aux célébrations. Ils sont prêts à donner de l’argent pour mener à bien le projet. L’idée est portée par un comité dans lequel à côté de l’évêque, se retrouvent les Flamary, mais également Joseph Aussedat (directeur des Papeteries), Pierre Calliès, Étienne Michelin. Pourquoi Michelin à Cran ? Parce que par son mariage, Étienne Michelin est apparenté aux familles Aussedat (7 générations de papetiers) et Calliès (branche de la famille Aussedat, machines Bull). Il épouse la sœur de Pierre Calliès, qui est aussi la petite-fille de Jean-Marie Aussedat. Deux des frères de Pierre Calliès épousent les deux sœurs d’Étienne Michelin. Flamary est originaire de Clermont-Ferrand comme Michelin. C’est Camille Blanchard, membre de la commission d’art sacré, qui est en charge des plans. Dès 1935, des souscriptions sont lancées pour la nouvelle paroisse, qui reprend son nom de Saint-Étienne, premier martyr de la Chrétienté et qui, d’une certaine façon, rend aussi hommage à Michelin, décédé dans un accident d’avion (4 ans auparavant). La construction est rapide. Débuté en 1936, l’édifice est terminé l’année suivante. Les vitraux sont généreusement offerts par des paroissiens en 1938, et l’église est officiellement bénie et consacrée le 19 décembre 1937 par Mgr de La Villerabel.